Les coproduits viti-vinicoles, longtemps considérés comme des déchets à traiter, sont aujourd’hui identifiés comme des coproduits à valoriser. Ils représentent une part irréductible de biomasse (1 million de tonnes de marcs de raisins et 14 millions d’hectolitres de lies de vins à l’échelle nationale selon l’IFV) qui peut être valorisée du point de vue environnemental, agronomique et économique. L’enjeu est ainsi de mettre en œuvre une économie circulaire permettant de réduire les impacts environnementaux de la filière en valorisant ses coproduits devenus matières premières pour d’autres filières (cosmétique, agroalimentaire, énergie, agriculture…) et de tirer pleinement parti de l’exceptionnel potentiel viticole aussi bien en région qu’au national.
Actuellement, le champ de valorisation des coproduits générés par la vinification reste limité à la distillation, le compostage et la méthanisation. Le projet VALVIGNE propose d’explorer d’autres alternatives pour la création de coproduits à haute valeur ajoutée. En effet, certains composés des coproduits du vin sont aujourd’hui inexploités (pectines, peptides, polyphénols) qui pourront à l’avenir être réintroduits pendant les différentes étapes d’élaboration des vins et avoir plusieurs applications œnologiques (réduction des sulfites par l’utilisation des antioxydants naturels du marc de raisin) et viticoles (phytostimulants, biocontrôle). Pour atteindre cet objectif, VALVIGNE propose de mettre en œuvre des procédés d’extraction innovants, respectueux de l’environnement (empreinte écologique faible, utilisation d’une chimie verte, c’est-à-dire éliminant les substances néfastes pour l’environnement) et sélectifs pour chaque type de composé à isoler.
Une autre originalité de VALVIGNE réside dans la logique d’économie circulaire visée, mise en place principalement dans la filière viti-vinicole mais qui sera aussi transférée à d’autres filières de la région Bourgogne-Franche-Comté (huile de chanvre et farines d’insectes). Les méthodes expérimentales seront ainsi appliquées dans un premier temps aux coproduits vinicoles puis aux tourteaux de chanvre et aux parois d’insectes, en vue d’étudier et d’optimiser les étapes d’extraction des fractions. Dans ce cadre, le projet sera déployé en partenariat avec des professionnels régionaux du vin, du chanvre et des insectes.